by Stéphane Blondon <stephane@yaal.coop> from Yaal
Les 2 et 3 avril 2022, plusieurs associé·es de Yaal Coop étaient présents aux 23ièmes Journées du Logiciel Libre qui se déroulaient à Lyon. C'était l'occasion d'approfondir des sujets qui nous intéressaient, de faire quelques découvertes ainsi que de rencontrer des acteur·ices du Libre en personne.
Comme nous construisons un service d'hébergement nommé nubla, assister aux présentations sur le collectif des CHATONS (Collectif des Hébergeurs Alternatifs, Transparents, Ouverts, Neutres et Solidaires) et sur zourit ont été un moyen pour nous de confirmer (ou d'infirmer) nos choix sur le fonctionnement du service. Découvrir cette communauté donne du coeur à l'ouvrage !
Cela fait aussi plaisir de constater l'intérêt pour le mouvement coopératif, comme ce fut le cas lors des discussions animées de la session d'échange "Gouvernance du libre/Gouvernance des coopératives : quels points communs ?". Tout un programme... Qui nous conforte dans notre choix de transformer Yaal en SCIC fin 2020. Un choix loin d'être unique comme l'a encore démontrée cette discussion organisée par d'autres coopératives du numérique : Hashbang, Tadaa et Probesys.
D'un point de vue moins politique (quoi que...) à Yaal Coop nous avons un usage quotidien de claviers plus ou moins originaux (TypeMatrix, Truly Ergonomic, ErgoDox) et, pour certains, de personnalisations de disposition de clavier bépo. De fait, la présentation sur la fabrication personnalisée de clavier et sur la disposition récente tentant d'avoir une disposition agréable pour écrire en français, en anglais et pour programmer - ergoL -, ont piqué notre curiosité.
Cette conférence était l'occasion de parler avec des passionnés mais aussi celle de recroiser et discuter avec des personnes déjà rencontrées lors d'autres conférences (en l'occurence DebConf et PyconFr).
Le village associatif en particulier a été pour nous un lieu d'échanges, notamment avec Framasoft sur les avantages et les différences des formats coopératifs et associatifs.
Du coup, encore merci à tous les organisateurs et présentatrices, et vivement la prochaine ?
by Stéphane Blondon <stephane@yaal.coop> from Yaal
AlpineLinux est une distribution souvent utilisée pour des conteneurs (lxc/lxd, Docker, etc.) car la taille des images d'AlpineLinux est minuscule (seulement 6 Mo !).
C'est un avantage réel, surtout si on a beaucoup de conteneurs. Si cette performance est remarquable, il est cependant nécessaire de prendre en compte l'ensemble des choix réalisés par la distribution.
Sur le site web, il est clairement indiqué « Alpine Linux is a security-oriented, lightweight Linux distribution based on musl libc and busybox. ». Voyons quelles contraintes cela apporte :
Les performances de musl
AlpineLinux a fait le choix de musl comme bibliothèque C, contrairement à la plupart des distributions Linux qui utilisent la libc GNU. Il peut y avoir des problèmes de compilation ou d'exécution de logiciel qui ont été testées avec la glibc et pas avec musl mais nous n'avons jamais rencontré ce problème.
À l'exécution, musl est plus lente que la glibc. Par exemple, une compilation de cpython est deux fois plus lente qu'avec la glibc. C'est un problème connu des mainteneurs qui pourrait être résolu dans le futur en changeant d'allocateur mémoire. Mimalloc semble être une bonne piste à l'avenir, mais pour l'instant, il faut vivre avec ce niveau de performance.
L'environnement espace utilisateur
busybox
AlpineLinux utilise busybox pour les outils Unix de base. Busybox est un projet éprouvé et utilisé depuis de nombreuses années dans l'embarqué.
Ce choix permet de minimiser la taille des outils embarqués par Alpine.
Mais, si le développement de script shell est réalisé sur un système disposant des outils GNU, il est possible qu'il y ait des erreurs lors de son exécution sur un système Alpine car le comportement n'est pas exactement le même : par exemple, il peut manquer des paramètres à certains outils (en particulier lorsque ce sont des extensions GNU à la norme Unix). Dans ce cas, il faut modifier le code ou installer un paquet pour embarquer l'outil GNU que l'on souhaite.
systemd
AlpineLinux utilise les scripts de démarrage classique Unix (dans /etc/init.d/) et non systemd. Selon les besoins et préférences de chacun, cela peut être une qualité ou un défaut.
Les mises-à-jour
Mettre à jour une version mineure d'alpine à l'autre (par exemple de 3.14 à 3.15) est très vite réalisé en quelques minutes. Comparé à la migration d'une version stable de Debian à la suivante, c'est étonnant et confortable puiqu'il n'y a pas de messages bloquants affichant les Changelog de changement incompatible ou des différences de fichiers de configuration entre la version du maitenant et celle du système en cours. L'inconvénient étant que les services peuvent être non fonctionnels ensuite...
Ce comportement n'est pas forcément un problème si l'usage est celui de conteneurs Docker qui sont supprimés et reconstruits à chaque modification. Dans le cas d'un usage classique avec des mises-à-jour, ça l'est beaucoup plus. L'usage d'instantanés (snapshot) peut permettre de limiter le problème : une fois la mise-à-jour faite, si des problèmes sont présents, il faut restaurer l'instantané fait avant la mise-à-jour puis chercher quel est le problème sur la version mise-à-jour.
Conclusion
Ces différents défauts ne sont pas forcément rédhibitoires selon l'usage fait d'AlpineLinux (par exemple pour des environnements docker locaux jetables). Il semble cependant important de les prendre en compte et se demander s'ils sont bloquants ou non avant de décider d'utiliser AlpineLinux selon l'usage prévu.
Après avoir utilisé AlpineLinux pour nos conteneurs lxc, nous avons conclu que l'utilisation de Debian était plus adapté à nos besoins dans ce cadre. Les prochains conteneurs seront donc basé sur Debian et les anciens migrés au fur et à mesure.
screenshots.debian.net est un service qui permet d’afficher des captures d’écran de logiciels. C’est assez pratique pour se faire une idée d’une interface par exemple. Une capture d’écran montrait déjà l’interpréteur Brainfuck beef affichant un classique Hello Word!. Mais on peut aussi personnaliser en affichant un Hello Debian! :
Brainfuck
Brainfuck est un langage dont l’intérêt principal est d’être difficilement compréhensible par un humain. Pas la peine de s’étendre sur ses spécificités, wikipedia le fait très bien. Il ressemble à une machine de Turing: le programme déplace un curseur dans un tableau et modifie les valeurs contenues dans les cellules du tableau.
Voici une version commentée du programme utilisé (le début est quasi-identique au hello world fourni sur la page wikipedia puisqu’on veut écrire la même chose) :
++++++++++ affecte 10 à la case 0
[ boucle initialisant des valeurs au tableau
> avance à la case 1
+++++++ affecte 7 à la case 1
> avance à la case 2
++++++++++ affecte 10 à la case 2
> avance à la case 3
+++ affecte 3 à la case 3
> avance à la case 4
+ affecte 1 à la case 4
> avance à la case 5
+++++++++++ affecte 11 à la case 5
<<<<< retourne à la case 0
- enlève 1 à la case 0
] jusqu'à ce que la case 0 soit = à 0
La boucle initialise le tableau en 10 itérations et son état est alors :
Case
0
1
2
3
4
5
Valeur
0
70
100
30
10
110
Suite du programme :
>++ ajoute 2 à la case 1 (70 plus 2 = 72)
. imprime le caractère 'H' (72)
>+ ajoute 1 à la case 2 (100 plus 1 = 101)
. imprime le caractère 'e' (101)
+++++++ ajoute 7 à la case 2 (101 plus 7 = 108)
. imprime le caractère 'l' (108)
. imprime le caractère 'l' (108)
+++ ajoute 3 à la case 2 (108 plus 3 = 111)
. imprime le caractère 'o' (111)
>++ ajoute 2 à la case 3 (30 plus 2 = 32)
. imprime le caractère ' '(espace) (32)
<<< revient à la case 0
++ ajoute 2 à la case 0 (0 plus 2 = 2)
[ une boucle
> avance à la case 1
-- enlève 4 à la case 1 (72 moins 4 = 68)
> avance à la case 2
----- enlève 10 à la case 2 (111 moins 10 = 101)
<< retourne à la case 0
- enlève 1 à la case 0
] jusqu'à ce que la case 0 soit = à 0
> va case 1
. affiche 'D'
> va case 2
. affiche 'e'
--- enlève 3 à la case 2 (101 moins 3 = 98)
. affiche 'b'
>>> va case 5
----- enlève 5 à la case 5
. affiche 'i'
<<< va case 2
- enlève 1 à la case 2
. affiche 'a'
>>> va case 5
+++++ ajoute 5 à la case 5
. affiche 'n'
<< va à la case 3
+ ajoute 1 à la case 3
. affiche un point d'exclamation
> va à la case 4
. imprime le caractère 'nouvelle ligne' (10)
screenshots.debian.net
Une capture de l’exécution du programme est disponible pour les interpréteurs beef et hsbrainfuck sur screenshot.debian.net.
Les images disponibles sur screenshots.debian.net sont aussi réutilisées par le service packages.debian.org (par exemple packages.debian.org) et par certains gestionnaires de paquets.
Si vous avez envie d’ajouter des captures d’écran à des paquets qui n’en auraient pas (les plus courants sont déjà faits), sachez que l’affichage n’est pas direct car il y a une validation manuelle des images envoyées. Le délai reste limité à quelques jours (voire à la journée).
Ça y est, c'est décidé, vous avez une nouvelle machine, ou bien vous voulez repartir sur des bases propres et vous aimeriez chiffrer votre disque pour protéger vos données.
Dans votre fougue, vous vous dites qu'il serait également intéressant de séparer l'OS de vos données perso, avoir un /home sur une autre partition car vous savez que cela présente pas mal d'avantages : réinstaller ou changer de système d'exploitation sans perdre vos données, partager ces données entre plusieurs systèmes, les récupérer plus simplement en cas d'incident... Partitionner est une très bonne idée.
Actuellement, il est facile de chiffrer un disque en faisant une nouvelle installation d'Ubuntu 21.04, il est également facile de partitionner son disque avec une nouvelle installation d'Ubuntu 21.04. L'installeur est assez bon pour faire ces deux choses, mais il reste limité. Si vous voulez faire les deux en même temps à l'installation sur une machine, il va falloir faire ça à la main.
Pas de panique, vous êtes au bon endroit, cet article va vous donner les étapes à suivre pour installer Ubuntu 21.04 (mais également beaucoup de versions précédentes et probablement beaucoup de futures versions) en ayant des partitions, notamment votre /home, sur un disque chiffré.
Backup de vos données
Tout d'abord, vous voulez protéger tout ce qui fait de votre ordinateur quelque chose d'unique. Vous sauriez le trouver parmi d'autres et il sait vous reconnaître. Vous avez vos habitudes avec lui et il en sait pas mal sur vous, vous aimeriez le retrouver tel quel.
Bref, il faut sauvegarder vos fichiers personnels, vos identités, vos configurations particulières, noter vos applications préférées...
Fichiers
Rien de très surprenant ici, votre dossier /home est probablement un bon endroit pour commencer.
Faites un backup de tout ce que vous voulez garder quelque part, comme un ssd, une clé usb, ou sur un Nextcloud de chez Nubla ☁️ par exemple, un super service de cloud hébergé par une petite coopérative Bordelaise sympathique.
Mais vous faites probablement déjà tout ça, faire des sauvegardes régulières ou bien synchroniser vos fichiers important quelque part, n'est-ce pas ? Bien sûr que oui, car comme tout le monde, vous êtes prudent et intelligent. Personne ne serait assez étourdi pour ne pas faire de sauvegarde, évidemment.
Applications
Cette partie dépend de votre façon préférée d'installer des applications. Avec apt, snap, Ubuntu Software Center ? Probablement un peu de tout...
pour générer une liste des paquets qui ont été manuellement installés et les enregistrer sur un fichier apps_backup.txt. Ce n'est qu'une seule manière de faire, vous pouvez modifier cette commande pour avoir une liste plus exhaustive si vous préférez valider que tout va bien.
apt-mark showmanual donne les paquets apt installés manuellement ainsi que ceux installés avec l'installeur d'Ubuntu. On peut récupérer cette liste de paquets d'installation initiale dans le log /var/log/installer/initial-status.gz. On compare ces deux listes et on ne garde que ce qui reste de la première avec la commande comm pour l'inscrire dans un fichier apps_backup.txt.
Vous trouverez beaucoup de commandes similaires sur les internets, trouvez celle qui vous conviendra le mieux, celle-ci a bien fonctionné pour moi. Évidemment, vous devez garder ce fichier en lieu sûr.
snap
Il est possible que dans certains cas vous ayez eu besoin de snap pour installer certains logiciels. vous pouvez les lister avec :
snap list
Malheureusement, je n'ai pas trouvé de de moyens de lister ceux qui ont été installés manuellement, mais vous serez capable de faire le tri, retenez ceux que vous utilisez.
Ubuntu Software
Vous pouvez aussi lancer Ubuntu Software Center et afficher la liste des applications installées.
Fichiers de configuration
En tant que personne maline, vous n'avez pas besoin de lire cette partie, car vos fichiers de configuration perso, vos "dotfiles", sont déjà copiés quelque part, probablement partagés et peut-être même versionnés.
Alors, je vais seulement lister les quelques fichiers importants que j'utilise, juste pour mon futur moi, lui éviter la jobardise et atteindre, qui sait, cet état d'intelligente prudence :
les fichiers .profile ou .bash_profile ou .bash_login... pour les sessions
.bashrc, .zshrc et/ou autres pour le shell
les aliases
.gitconfig et/ou .hgrc pour la config de vos VCS
la config de votre prompt
.vimrc pour la config de vim
...
Identités
À moins que vous ayez envie de recommencer depuis zéro avec vos identifiants, comptes, etc., vous devriez garder précieusement vos configurations ssh (où toutes vos connections serveur sont paramétrées), votre base de donnée pass ou keepass (ou tout autre manager de mot de passe local), vos paires de clés publiques ET privées SSH, GPG et autres..., vos vaults et probablement beaucoup d'autres choses dont comme moi, vous vous souviendrez malheureusement trop tard. Je ne vous le souhaite pas, soyez organisé...
Installation d'Ubuntu
Vous êtes détendu, frais, tout est en sécurité, alors vous êtes prêt.
Lancer Ubuntu
Vous avez besoin d'une clé usb bootable, d'au moins 4gb, que vous pouvez créer avec le paquet usb-creator-gtk (ou usb-creator-kde).
Il faudra ensuite redémarrer votre ordinateur avec la clé usb branchée. Pour booter sur la clé, vous devez lancer le menu de boot normalement en pressant "F12", mais cela peut changer selon les machines. En général, un message sera affiché sur l'écran de lancement pour vous indiquer quelle touche il faudra enfoncer (pour moi, il s'agissait d'appuyer frénétiquement sur "Enter" jusqu'à ce qu'un son soit émis...).
Une fois qu'Ubuntu a été lancé depuis la clé, l'installeur se lance automatiquement. Vous pouvez cliquer sur "Try Ubuntu" ou bien aller un peu en avant dans l'installation de votre Ubuntu ce qui pourra peut-être vous faciliter la suite.
À titre d'exemple, de mon côté j'ai choisi l'anglais comme langue d'installation et donc la langue d'Ubuntu (principalement pour trouver plus simplement des ressources sur le web) puis sur l'écran suivant, j'ai sélectionné la disposition correspondant à mon clavier (ce qui facilite nos prochaines manipulations). J'ai ensuite quitté l'installateur sans aller plus loin pour pouvoir paramétrer le disque.
Une fois sur l'interface classique d'Ubuntu (mais lancé depuis la clé), vous pouvez si c'est nécessaire formater votre disque avec l'application gnome disks pour avoir une machine "comme" neuve.
Partitionner le disque
Nous allons utiliser fdisk depuis le terminal avec "ctrl-alt-t" (ou bien "super-a" et rechercher le terminal).
Pour simplifier le processus et comme la plupart des commandes nécessitent un niveau de permission superuser, il faut entrer :
sudo -s
Ensuite, vous pouvez lister les disques disponibles avec :
fdisk -l
Le disque en question sera probablement /dev/sda ou /dev/vda pour moi c'était plutôt /dev/nvme0n1. La suite de cette doc suivra les particularités de ma machine.
Pour partitionner ce disque, entrez :
fdisk /dev/nvme0n1
Il nous faut une partition EFI, une partition de boot, et une autre partition (celle qui sera chiffrée) qui occupera le reste du disque. Dans fdisk, pour obtenir de l'aide, appuyez sur "m" et en cas de doute sur les différentes partitions, vous pouvez appuyer sur "q" pour quitter sans sauvegarder vos modifications.
EFI
Pour créer la première partition EFI, appuyez sur
n
Le prompt va alors vous demander le numéro de la partition, gardez la valeur par défaut en pressant
↵
Ensuite, il vous demande quel est le premier secteur à allouer. Par défaut, ce sera le premier qu'il trouve, appuyez donc sur
↵
Et enfin le dernier secteur. Cette partition de EFI de nécessite pas de beaucoup de place. Mais suffisant, ce n'est pas assez pour moi, j'ai donc arbitrairement préféré 2G parce que mon disque est assez gros pour supporter un sacrifice de cette valeur. Indiquez dans le prompt
+2G
Boot
Pour la partition de boot, même procédure, 2G c'est trop, généralement, 512M sont suffisant, mais trop, c'est pas grave aussi :
n
↵
↵
+2G
À chiffrer
Enfin pour la dernière partition, même procédure, sauf que l'on veut occuper le reste du disque. Le dernier secteur de cette partition doit donc être le dernier secteur du disque, et ça tombe bien, c'est la valeur par défaut :
n
↵
↵
↵
Il faut maintenant sauvegarder toutes ces modifications de la table de partition en pressant
w
Les partitions sont maintenant créées, nous pouvons passer au chiffrement de cette dernière partition nommée nvme0n1p3.
Chiffrer votre partition principale
Il est temps de choisir un nom pour votre volume chiffré. Vous pouvez par exemple choisir le nom que vous voulez donner à votre machine. Lors du lancement de votre ordinateur, c'est ce nom qui apparaîtra lorsque vous sera demandé votre mot de passe pour déchiffrer le disque. Ici, pour l'exemple, nous l'appellerons pasvraimentcrypté.
Nous pouvons lancer la procédure de chiffrement avec
cryptsetup luksFormat /dev/nvme0n1p3
Le prompt demandera confirmation en entrant YES ce que nous pouvons faire en toute sérénité. Il demandera ensuite d'entrer la passphrase, ce sera votre clé pour déchiffrer votre disque à chaque démarrage, ne l'oubliez pas !
Nous avons ensuite besoin d'ouvrir cette partition chiffrée, pour en faire un volume physique et pour y créer un groupe de volume nommé ubuntu et différents volumes logiques. Entrons
Comme nous ouvrons un volume chiffré, le prompt nous demande la passphrase. Cette commande va créer un nouveau device nommé /dev/mapper/pasvraimentcrypté.
Nous allons ensuite utiliser LVM2 (Logical Volume Manager) pour partitionner ce nouveau device. Dans notre cas, nous voulons une partition root de minimum 8G pour l'OS, une partition home pour l'utilisateur et une partition swap de 8G pour la mémoire. Vous pouvez être imaginatif sur vos partition, vous trouverez beaucoup de ressources et différents avis sur la question de la taille à allouer, mais ce cas suffit à mes besoins.
Nous allons faire de notre partition déchiffrée un volume physique :
Nous pouvons maintenant relancer l'installeur. Lorsque celui-ci demandera de choisir le type d'installation, cliquez sur le bouton "Autre chose", ce qui nous permettra d'utiliser les partitions et volumes créés. Configurons les trois volumes logiques :
/dev/mapper/ubuntu-root
Utiliser comme : Ext4 journaling filesystem
Formater la partition
Point de montage : /
/dev/mapper/ubuntu-swap
Utiliser comme : Swap area
/dev/mapper/ubuntu-home
Utiliser comme : Ext4 journaling filesystem
Formater la partition
Point de montage : /home
Et pour les devices :
/dev/nvme0n1p1
Utiliser comme : EFI
/dev/nvme0n1p2
Utiliser comme : Ext2 filesystem
Formater la partition
Point de montage : /boot
Un petit récapitulatif des changement sera affiché. Nous pouvons poursuivre l'installation d'Ubuntu. Une fois l'installation terminée, choisissez "Continuer à tester", nous devons encore faire un peu de configuration.
Instructions de déchiffrement au démarrage
Ubuntu est installé sur votre machine. Il nous faut maintenant décrire quel device doit être déchiffré au démarrage et comment. Nous avons donc besoin d'éditer la crypttab pour donner ces instructions. Pour que tout cela soit pris en compte, il nous faut reconstruire initramfs qui gère le répertoire racine temporaire pendant le démarrage du système. Enfin, cette reconstruction ne peut être réalisée que depuis la nouvelle installation.
Mais avant tout, il nous faut copier l'UUID du disque chiffré. Ouvrez un nouveau terminal (ou un nouvel onglet) et entrez
sudo blkid /dev/nvme0n1p3
vous pourrez par la suite retourner sur cet onglet, il vous suffira de le mettre en surbrillance pour qu'il soit copié dans le buffer de votre souris (et collé avec le bouton du milieu de votre souris). Vous pouvez aussi utiliser "shift+ctrl+c" pour copier le texte en surbrillance et "shift+ctrl+v" pour le coller.
Basculer sur la nouvelle installation
Nous allons utiliser chroot pour passer dans le nouveau système. Entrez les commandes suivantes :
mount /dev/mapper/ubuntu-root /mnt
mount --bind /dev /mnt/dev
chroot /mnt
mount -t proc proc /proc
mount -t sysfs sys /sys
mount -t devpts devpts /dev/pts
mount -a
Nous sommes maintenant dans le nouveau système, avec différents devices montés sur différents répertoires.
Instructions de démarrage
Nous devons créer le fichier /etc/crypttab. Le fichier doit contenir la ligne suivante, vous pouvez l'éditer avec nano, vi, emacs, bref, votre éditeur préféré et il n'est évidemment pas nécessaire ici de débattre de la supériorité de l'un par rapport aux autres 😘
Nous avons donc quatre champs : le nom du device à déchiffrer, son UUID (remplacez-le par celui de votre device chiffré, celui que vous avez copié précédemment, sans guillemets), le mot de passe (à none puisque l'objectif est qu'il vous soit demandé à chaque démarrage) et des options.
Sauvegardez ce fichier et quittez l'éditeur (pas le terminal).
Mettre à jour initramfs
Une fois l'éditeur quitté, toujours dans le terminal, il nous suffit de rentrer la commande suivante :
update-initramfs -k all -u
Nous pouvons maintenant quitter chroot en tapant
exit
Depuis notre shell de départ, il nous faut maintenant démonter mnt avec
umount -R /mnt
Fin
Nous pouvons maintenant fermer le shell et relancer la machine. Au démarrage, elle devrait nous demander la passphrase pour déchiffrer le device pasvraimentcrypté puis Ubuntu se lancera normalement.
La commande :
lsblk
nous permet d'avoir un visuel sur le résultat de nos différentes manipulations :
Mars 2020, un moment pas très bien choisi pour tenter de faire des entretiens d'embauche. Pourtant, je vois Yaal en visio d'abord, et j'apprécie beaucoup ce que j'entend pendant cet entretien !
On garde le contact, on se dit qu'on se verra après le confinement, mais comme les semaines s'étirent, on continue à distance et c'est le premier juillet 2020 et que je suis officiellement embauché⋅e dans Yaal en tant que graphiste webdesigner.
Ma première mission ?
Développer l'identité visuelle du projet tout neuf de quelques associé⋅es de Yaal : Une brasserie !
La Brasserie du Sabot, c'est quoi ?
Le projet d'associé⋅es de Yaal. Une brasserie artisanale installée à Villenave d'Ornon, au sud de Bordeaux.
Un projet coopératif et militant. D'ailleurs, c'est pas pour rien que ça s'appelle le Sabot : Si au premier abord on va penser à l'aspect artisanal de la chaussure en bois d'antan, c'est plutôt du symbole révolutionnaire dont on parle ici. Le sabot qu'on coince dans les rouages de la machine à l'usine en signe de protestation. Le sabotage, quoi !
Pour moi, en tant que graphiste, ça fait deux grands axes à explorer pour concilier tout le monde :
L'esthétique de l'engagement, de la contreculture, un truc un peu révolutionnaire. Militantisme, anarchisme, affichage sauvages, tracts syndicaux, pochoirs et graffitis, affiches déchirées, c'est ce genre d'images là que j'ai eu en tête.
L'artisanal. Le bois, le recyclé, le matériau brut, l'écologie. C'est aussi un sujet clé pour les associé⋅es de la brasserie.
Des idées en vrac
Inspirations de dessin à la ligne claire, mais aussi de découpage de pochoir, puis de gravure.
et ça sur des bouteilles, ça donnerait quoi ?
Ces pistes, déclinées pleeein de fois sur des formats d'étiquette pour se donner une meilleure idée de ce que ça donne, ci-dessous un petit florilège :
Toujours avec une texture un peu papier dans le fond, on se rappelle à la fois de l'aspect artisanal et des tracts de manif', une pierre deux coups.
Et pour s'y croire encore plus, j'en ai intégré certaines sur des mockups de bouteilles. Toujours plus d'immersion.
Le choix final
Avec ces prévisualisations en tête, plus simple de se faire une idée et de savoir ce qui nous parle vraiment.
Voilà le logo choisi, qui servira aussi pour les étiquettes d'expérimentation :
Déclinaison
Les étiquettes finales mettront à l'honneur des figures de l'anarchisme, et principalement des femmes !
En voilà quelques unes, à l'image d'Emma Goldman et Louise Michel.
Le logo principal quand à lui, se prête à l'exercice des brassins de test, du site internet, des flyers, des sous-bock et de la devanture de la brasserie elle-même.
Les étiquettes finales, après retouches faites en interne à la brasserie.
Le site
Dans un premier temps, j'ai développé un site internet vitrine pour la Brasserie, dont l'objectif principal était d'annoncer sa future ouverture et de la faire découvrir.
Puis dans un second temps est venue la partie boutique, celle qui permet de commander ses bières en ligne !
Tada !
Et surtout, n'hésitez pas à aller jeter un oeil par vous même sur 🍺 https://sabot.beer 🍺 !